Profil lipidique sanguin et risque cardiovasculaire

1-Le profil lipidique :

Pour évaluer l’état des lipides sanguins le laboratoire dose le cholestérol sanguin total :

  • Les triglycérides
  • La fraction dite LDL du cholestérol

Et évalue à partir d’une formule définie par Friedwald la fraction dite HDL du cholestérol.

Insolubles ,  les lipides et en particulier le cholestérol sont transportés dans le sang sur des protéines dites lipoprotéines classées en fonction de leur densité. Les LDL  (lipoprotéines de basse densité) véhiculent le cholestérol vers la périphérie et en particulier vers les parois artérielles. En excès elles favorisent l’apparition de plaques d’athérome dans les parois artérielles. En revanche les HDL (lipoprotéines de haute densité) ramènent le cholestérol vers le foie où il sera éliminé. Un taux élevé de HDL cholestérol est protecteur vis à vis de l’athérosclérose, alors qu’un taux bas à lui seul augmente le risque.

2- Anomalies lipidiques et risque cardiovasculaire :

  • Un taux élevé de LDL-C augmente le risque , sa réduction ,le plus souvent par des statines , contribue à abaisser le risque cardiovasculaire et constitue la base du traitement hypolipémiant dans la majorité des cas.
  • Un taux bas de HDL-C  (inférieur à 0,40) augmente le risque cardiovasculaire quelque soit le taux de LDL-C.
  • L’augmentation des triglycérides , au-dessus de 1,50 g/L est un marqueur de risque cardiovasculaire souvent associé dans le cadre du syndrome métabolique à une obésité, une anomalie du métabolisme glucidique et un taux bas de HDL-C.

Il convient de prendre en compte les autres facteurs majeurs de risque cardiovasculaire que sont l’âge , le sexe , les antécédents familiaux (au 1° degré) le tabagisme, l’hypertension, le diabète et l’obésité (abdominale)pour établir une stratégie adaptée à chaque cas et définir des cibles personnalisées.

3- Recommandations de l’ AFSSAPS :

  • Le dépistage d’une dyslipidémie repose sur l’EAL (exploration d’une anomalie lipidique), qui détermine les concentrations de cholestérol total, triglycérides, HDL-cholestérol  et LDL-cholestérol.
  • Cinq niveaux « cibles »  de LDL-cholestérol définissent l’intervention thérapeutique. Ces objectifs ont été déterminé en fonction de l’état vasculaire du patient et du nombre des facteurs de risque cardiovasculaire associés.
  • La prescription d’hypolipémiants n’est pas justifiée chez  de nombreux patients ayant un risque cardiovasculaire faible. Le traitement diététique est la base de la prise en charge de ces patients.
  • Quand une thérapeutique médicamenteuse est indiquée, il s’agit le plus souvent d’une statine, sauf dans les 3 circonstances suivantes :
    • intolérance aux statines
    • LDL-cholestérol < 1 g/L associé à des triglycérides élevées et un HDL-cholestérol bas.
    • Hypertriglycéridémie sévère  isolée (TG >4 g/L).
  • Le traitement hypolipémiant débute habituellement par les posologies les plus faibles. En l’absence d’évaluation suffisante, l’utilisation de fortes doses, voire de combinaisons thérapeutique, est à discuter au cas par cas.
  • La surveillance de l’efficacité et de la tolérance commence entre 1 et 3 mois après le début du traitement
  • La prise en charge d’une dyslipidémie doit être associée à celle des autres facteurs de risque cardiovasculaire.

4- Valeurs seuils selon l’AFSSAPS

LDL Objectifs thérapeutiques

0 FR

1 FR

2 FR

>3 FR

Haut risque CV

 

< 2,2 g/L

< 1,9 g/L

< 1,6 g/L

< 1,3 g/L

< 1,0 g/L

HDL Facteur de risque

Facteur Protecteur

< 0,4 g/L

≥ 0,6 g/L

TG OFR

Traitement diététique recommandé

Traitement médicamenteux recommandé

< 1,5 g/L

de 1,5 g/L à 4,0 g/L

>4,0 g/L