Les nouvelles applications « alimentation-santé »

Focus sur Yuka

Au cours des dernières années, diverses applications se sont développées afin de proposer des services supplémentaires aux usagers, notamment dans le champ de l’alimentation : comptage de calories, lecture des étiquettes, élaboration de recettes…

Parallèlement, le taux de possession d’un smartphone a fortement augmenté puisqu’en 2017, 73% des français en avaient un, contre seulement 17% en 2011.

Parmi  les nombreuses applications disponibles, nous avons choisi de vous présenter une des applications les plus populaires et médiatisées Yuka.

Son fonctionnement : 

vous scannez le code barre des aliments et  l’application vous dit si ceux-ci sont « excellents » (vert foncé), « bons » (vert clair), « médiocres »(orange)  « mauvais » (rouge).

Ce score se base sur plusieurs indicateurs répartis de la manière suivante* :

  • 60% de l’évaluation repose sur la qualité nutritionnelle. Cette dernière prend en compte la quantité d’énergie, de graisses saturées, de sucres, de sel, de fruits et légumes, de fibres et de protéines du produit. La méthode de calcul repose sur le Nutriscore (marque de Santé publique France), construit par le Professeur Serge Hercberg. Les données utilisées se réfèrent à la base de données collaborative open food facts https://world.openfoodfacts.org/ initiée en 2012. qui est l’équivalent de Wikipédia mais dans le domaine de l’alimentation ;
  • 30% de l’évaluation repose sur la présence d’additifs nocifs dans le produit. Yuka se base sur de nombreuses sources ayant étudié la dangerosité des additifs alimentaires, parmi lesquelles se trouvent : « Additifs alimentaires » de Corinne Gouget, « Les additifs alimentaires » de Maire-Laure André ainsi que les études de l’UFC que choisir.
  • 10% de l’évaluation repose sur la dimension biologique du produit. Les produits considérés comme biologiques sont ceux disposant du label bio français (AB) et/ou du label bio européen (Eurofeuille)

*Sources : https://yuka.io/

 

Le côté bon ou mauvais n’a donc rien à voir avec le plaisir sensoriel lors de la consommation de l’aliment.

L’application recommande ensuite si besoin, un produit similaire  mieux noté que vous pouvez « filtrer » selon la grande surface où vous vous trouvez.

L’avis de la Maison de la Nutrition :

Les côtés positifs de cette application:

  • Elle est gratuite.
  • L’application est ludique et visuellement réussie.
  • Les alternatives proposées sont globalement identiques au niveau du prix.
  • Il n’y a pas de financement par l’industrie agro-alimentaire (les revenus proviennent de dons)
  • La diversité des indicateurs qu’utilise l’application est intéressante par rapport aux autres applications alimentaires où l’on retrouve uniquement la composition nutritionnelle.

Les points de vigilance de l’application:

  • Elle guide l’ensemble des choix alimentaires d’une personne au détriment des autres dimensions (plaisir, culture…)
  • Un aliment pourrait être surconsommé par une personne sous prétexte de la note positive (ce phénomène est par exemple observé avec les produits allégés que l’on consomme en plus grande quantité car ils sont moins « caloriques »).
  • Les indicateurs utilisés pour établir le score ne sont pas exhaustifs (ex : rien sur les vitamines ni les minéraux, pas d’indication sur les conditions d’élevage des animaux).
  • Les industries agro-alimentaires peuvent changer très fréquemment leurs recettes, et ces changements ne sont pas systématiquement intégrés dans la base de données servant à déterminer le score de qualité nutritionnelle.
  • Les alternatives proposées ne sont pas forcément présentes dans le magasin où l’on se trouve.