Qui sont ces petites « bêtes » dans notre intestin
qui veulent du bien à notre corps ?
Notre intestin abrite des milliards de bactéries, soit 10 fois plus que le nombre de cellules dans notre corps. Ces bactéries appartenant à une multitude d’espèces différentes constituent ce qu’on appelle la flore intestinale (dont le nom scientifique est « microbiote »).
Cette cohabitation entre l’organe le plus long de notre corps et cette flore contribue au bon fonctionnement de notre système digestif et de notre système immunitaire (qui nous défend contre les infections).
Un écosystème évolutif
La flore intestinale de chaque personne se forme dès sa naissance et évolue en quantité et qualité pendant les premières années de la vie sous l’influence de différents facteurs : allaitement au sein, diversification alimentaire, hygiène…
Sa composition en bactéries restera assez stable par la suite, mais certaines situations peuvent venir perturber son équilibre :
- déséquilibre alimentaire (exemple : excès de matières grasses, d’alcool ; pas assez de fibres)
- médicaments : antibiotiques, corticoïdes, anti inflammatoires, laxatifs…
- gastro-entérites
- stress
- activités sportives particulièrement intenses : marathon, trail, triathlon…
La flore intestinale est capable de se rééquilibrer en grande partie en quelques semaines mais des différences peuvent persister et parfois entraîner des perturbations du fonctionnement de notre organisme.
Mais avant d’aborder ces perturbations, voyons ce que l’on connait des relations entre la flore intestinale et la santé.
Flore intestinale et santé : des interactions étonnantes !
Saviez vous que, lorsqu’on transfère une partie de la flore intestinale d’une souris obèse à une souris non obèse, cette dernière prend du poids sans que son alimentation ait été modifiée ?
L’explication à cette étonnante découverte est que certaines bactéries peuvent favoriser une modification de l’absorption des aliments au niveau de l’intestin.
L’apparition d’une dangereuse infection intestinale (colite à Clostridium Difficile) suite au déséquilibre de la flore intestinale par un traitement antibiotique peut être guérie par une injection intestinale de bactéries provenant d’une personne saine.
Les maladies inflammatoires intestinales pourraient être favorisées par un déséquilibre de la flore intestinale (les sujets atteints présentent en effet un profil bactérien particulier).
D’autres études ont montré que la flore intestinale pouvait agir sur le moral, l’anxiété, voire même le comportement alimentaire (via la diffusion de débris de parois de bactéries intestinales dans la circulation sanguine).
Une flore intestinale de qualité est donc un facteur de prévention pour la santé.
Comment protéger et renforcer notre flore intestinale ?
En ayant une alimentation diversifiée qui est une source de prébiotiques et probiotiques.
Les prébiotiques sont des composants qui vont favoriser la croissance de la flore intestinale (c’est en quelque sorte un engrais pour les bactéries). Les aliments riches en fibres (glucides complexes) sont la principale source de prébiotiques. Les fruits et légumes sont donc particulièrement riches en prébiotiques.
D’autres aliments contiennent des probiotiques, c’est à dire des bactéries naturellement présentes dans l’intestin, qui peuvent renforcer directement certaines lignées bactériennes. Le plus connu des probiotiques est l’ultra-levure.
Les aliments les plus riches en probiotiques lors de leur consommation sont les yaourts et les fromages. A noter que le choux fermenté cru (choucroute, kimchi…) en contient également mais sa teneur en probiotiques est fortement réduite lors de la cuisson.
On ne sait pas encore précisément quelles sont les espèces de bactéries dont il faut favoriser la multiplication car, comme on l’a vu plus haut, le profil bactérien est différent selon les personnes, et certains profils sont associés à certaines maladies. De nombreuses études sont en cours pour préciser cela.
Conclusion
L’implication de la flore intestinale dans certaines maladies dont l’obésité reste à préciser. Toutefois elle est reconnue comme étant efficace contre les troubles digestifs (diarrhée).
Pour en savoir plus :
Comment conforter l’intestin qui apparait de plus en plus
comme un ami irremplaçable de notre santé ?
ou comment depuis longtemps les trois éléments majeurs de notre intestin
- une muqueuse qui réalise une grande surface d’échanges
- un système immunitaire qui représente environ les deux tiers de notre système immunitaire global
- et enfin des milliards de micro-organismes vivants qui constitue la flore intestinal, encore appelée le microbiote
Depuis quelques années de nombreux travaux s’attachent à l’étude du microbiote et en particulier du lien entre sa composition et notre état de santé. En effet la composition du microbiot intestinal depend à la fois de raisons génétiques et de facteurs alimentaires et/ou pathologiques.
En effet des modificaitons de sa composition ont été décrites non seulement dans de nombreuses affections intestinales mais également dans l’obésité, la prédisposition au diabète, la gestion du comportement. De nombreuse études sont encore nécessaires pour préciser les liens entre le microbiote et diverses pathologies et définir de nouvelle approches thérapeutiques en agissant sur lui.
Pour entretenir notre microbiote deux modalité d’actions peuvent être envisagées :
- soit l’apport de micro-organismes, c’est le domaine des probiotiques dont l’utilisation régulière peut être bénéfique.
- soit en agissant sur la nourriture de nos bactéries et micro-organismes. C’est le domaine en plein développement des prébiotiques.
La discipline suivante du prébiotique a été proposée en 2015 par les experts : il s’agit d’un composé non digestible qui via sa métabolisation par les micro-organismes de l’intestin module la composition et/ou l’activité du microbiote intestinal, conférant par là un bénéfice physiologique à l’hôte.
Les prébiotiques sont principalement des oligo ou polysaccharides glucides non digérés dans la partie proximale de l’intestin et qui peuvent être fermentées dans le colon par les bactéries. certaines fibres alimentaires dites fermentescibles peuvent aussi avoir un effet prébiotique.
En l’état actuel de nos connaissances il est prématuré de conseiller des cures systématiques de prébiotiques. en revanche l’utilisation de probiotiques ou de prébiotiques peut être utile pour corriger des dérèglement dans certaines pathologies et sur avis médical.
Les prébiotiques sont présents dans certains fruits et légumes et dans le miel, ou en trouve par exemple dans les poireaux, oignons, asperges, échalottes, artichauds, topinambour….
Actueleement l’industrie alimentaire isole les probiotiques alimenetaire et développe des compléments alimentaires.
Une nouvelle discipline, la micronutrition en pleine essor, devrait nous permettre une approche individuelle des moyens d’amélorer notre microbiote.