Bébé

L’allaitement maternel est la référence de l’alimentation des nourrissons pendant les six premiers mois de vie.

Comparaison lait maternel/lait de vache :

Le lait maternel contient 3 fois moins de protéines que le lait de vache.

C’est dire que le nourrisson nourri avec du lait de vache non modifié devra éliminer les deux tiers des protéines qu’il reçoit. Cela entraîne un surcroît de travail pour le rein. Cet excès de protéines provoque aussi dans le colon le développement d’une flore microbienne, dite de putréfaction avec selles alcalines, excellent milieu de culture pour les germes pathogènes.

En outre, les protéines du lait de vache sont des molécules étrangères pour l’organisme humain. La conséquence immunologique est la fréquence de l’intolérance aux protéines du lait de vache touchant 1 % des nourrissons dans sa forme sévère (diarrhée majeure, choc allergique…) et 5 à 7 % dans sa forme bénigne (troubles digestifs, retard de croissance, eczéma…). Il paraît difficile de savoir combien de manifestations allergiques (infections ORL à répétition, asthme, eczéma…) sont déclenchées par l’intrusion de ces protéines étrangères dès le jeune âge mais il est certain que le lait de vache est un facteur favorisant les allergies.

Le lait maternel contient 2 fois moins de caséines que le lait de vache et trois fois plus de protéines solubles ce qui contribue a une vidange plus rapide de l’estomac et donc à moins de régurgitations.

Le lait maternel est particulièrement riche en acides gras essentiels qui jouent un rôle important dans les fonctions cérébrales et rétiniennes.

Le lait maternel contient des oligosaccharides contrairement au lait de vache.

Ces éléments jouent un rôle essentiel dans la mise en place de l’écosystème bactérien intestinal et ainsi dans les défenses immunitaires et la protection vis-à-vis des infections.

Le lait maternel a une moindre teneur en sels minéraux ( 3,5 fois moins).

Les fonctions rénales sont encore immatures les 1ers mois de vie. Une charge osmotique trop élevée (308mOsm/l LV contre 93 mOsm/l LM), entraîne un excès de travail pour les reins et un risque accru de déshydratation dans certaines situations.

Par ailleurs, le fer et le zinc sont mieux absorbés dans le lait maternel.

Le lait maternel apporte entre autres des composés spécifiques qui jouent un rôle dans :

  • la digestion des lipides
  • le développement de la muqueuse de l’estomac et des intestins
  • les phénomènes inflammatoires
  • les systèmes de défense immunitaire
  • le système hormonal

Sa composition évolue constamment selon les besoins de l’enfant, pour s’adapter à sa croissance, au fil des semaines et même durant la tétée.

Les différents stades de la lactation

  1. Le colostrum : c’est le premier « lait ». De couleur jaune orangé, ce liquide est très riche en protéines et en anticorps. Il est adapté aux besoins de votre enfant pendant les 3 premiers jours qui suivent la naissance.
  2. La « montée de lait », c’est le moment où le colostrum évolue en lait mature, avec une augmentation du volume de lait produit.

Au cours de la tétée, la concentration en graisses et caséines augmente au fur et à mesure que l’enfant tête, ce qui contribue à l’acquisition de la satiété.

Remarque : L’alimentation de la mère a peu d’influence sur la composition du lait maternel, excepté pour la teneur en graisses, sélénium, iode, vitamine A et du groupe B. Le régime végétalien est fortement déconseillé car la carence en vitamine B12 qu’il induit entraîne des anomalies définitives du développement cérébral.

Bénéfices de l’allaitement maternel

  • diminution du risque de diarrhées aiguës, d’otites aiguës et d’infections respiratoires sévères.
  • diminution du risque d’asthme et d’eczéma pendant les 2-3 premières années de vie pour les enfants à risque d’allergie sous réserve d’un allaitement d’au moins 3 mois.
  • diminution du risque de surpoids et d’obésité, de diabète de type 1 et 2, de maladie coeliaque, de maladies inflammatoires du tube digestif et de la mort subite du nourrisson.
  • diminution modérée du taux de cholestérol sanguin et la tension artérielle.
  • chez le prématuré, il améliore les performances développementales, la maturation des fonctions digestives, la tolérance à l’alimentation par voie orale, et diminue le risque d’infections.

Pour la santé de la maman :

  • effet favorisant la perte de poids et la diminution plus rapide de la masse grasse dans les 6 premiers mois.
  • diminution du risque de cancer du sein avant la ménopause, du cancer de l’ovaire, du diabète de type 2, et de la dépression post-partum.
  • diminution du risque de pathologies métaboliques et cardio-vasculaires.

Infos complémentaires

Quelques précautions pendant l’allaitement :

  • Zéro alcool
  • Protéger votre enfant du tabac (les produits contenus dans le tabac passent dans le lait maternel).
  • Eviter la caféine (son élimination est beaucoup plus lente chez le nouveau né que chez l’adulte. Au-delà de 3 tasses par jour, cela peut présenter un risque d’hyperexcitabilité transitoire pour votre enfant).
  • Eviter la consommation de soja et produits à base de soja.
  • Eviter la consommation de produits enrichis en phytostérols.
  • Privilégiez une alimentation variée et équilibrée et une bonne hydratation.

Certains apports complémentaires son indispensables à votre enfant (consulter votre médecin) :

  • Vitamine K
  • Vitamine D
  • supplémentation en fer pour les prématurés et nouveaux nés allaités de faible poids de naissance

Conditions de conservation du lait maternel :

  • 4 heures maximum à température ambiante (20-25°C)
  • 48 heures maximum au réfrigérateur à une température ≤ 4°C
  • 4 mois au congélateur à une température à -18°C.
  • ne pas congeler du lait maternel qui a été conservé au réfrigérateur
  • Le lait maternel décongelé doit être consommé dans les 24heures.
  • Le lait maternel doit être transporté dans une glacière ou sac un isotherme pour respecter la chaîne du froid.